vendredi 27 mars 2009

Appel de la Sorbonne : « Pourquoi nous ne céderons pas »








Appel de la Sorbonne du 26 mars 2009

Pourquoi nous ne céderons pas

Le 2 février a commencé une grève illimitée dans les universités françaises, faisant suite à un long mouvement de protestation contre les réformes du statut des enseignants-chercheurs, de la formation des maîtres et du contrat doctoral, contre les suppressions d’emploi dans l’enseignement supérieur et la recherche, la précarisation des personnels et le démantèlement des organismes de recherche.

Huit semaines de grève plus tard, notre détermination demeure intacte. Nos principales revendications n’ont pas été satisfaites. En refusant de prendre en compte les raisons du rejet massif de ces réformes, le gouvernement nourrit chaque jour un peu plus son discrédit et met en péril, par son obstination irraisonnée, la tenue du semestre. Seul le retrait des projets en cause, l’ouverture de négociations globales avec l’ensemble des acteurs sur les réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche, accompagnées d’un plan de relance massif, permettront de sortir de la crise ouverte depuis des mois. Ce faisant, nous ne demandons pas l’impossible, mais simplement l’établissement des conditions minimales d’un dialogue démocratique sur l’avenir des universités françaises, de leurs personnels enseignants et BIATOSS, et de leurs étudiants.

Nous ne céderons pas. Nous appelons l’ensemble des personnels de l’enseignement primaire et secondaire et l’ensemble des citoyens, à se mobiliser avec nous pour défendre l’enseignement public de la maternelle à l’université, face au projet global de régression de l’éducation et des savoirs promu par le gouvernement.


jeudi 19 mars 2009

Lettre ouverte des représentants des doctorants à la direction

Messieurs les Directeurs,


Nous, représentants élus des doctorants au Conseil de l'Ecole doctorale de Sciences Po, déplorons le peu de cas qui est fait, dans notre établissement, de la recherche et de la formation à la recherche.

Le dialogue entre la direction et les représentants des doctorants est, semble-t-il, tenu pour inutile voire nuisible. Un courrier a été envoyé le 17 mars 2009 aux directeurs de thèse, leur enjoignant de faire soutenir avant le 31 décembre 2009 leurs doctorants de 3ème année et plus. L'obligation d'écrire une thèse en trois ans est imposée de manière RÉTROACTIVE (nous n'avons pas commencé nos thèses en ayant cet impérative à l'esprit) et ne tient compte qu'à la marge des situations individuelles. Cette mesure a été prise sans concertation aucune et dans le secret. Elle contredit les propos tenus aux représentants par la direction. Celle-ci utilise un langage choquant et tient les doctorants pour quantité négligeable, qualifiant ceux qui ont atteint ou dépassé leur 3ème année de "stock d'étudiants en difficulté" et de "charge". Opacité, mépris, violence verbale : telles sont les méthodes employées par la direction de l'Ecole doctorale.

Il convient de rappeler ce qui semble être une évidence : il n'existe pas d'école doctorale sans doctorants. Ceux-ci contribuent au rayonnement national et international de Sciences Po par leurs parutions, par leurs articles, par leurs participations à des colloques et par leurs enseignements, tant à l'IEP que dans d'autres universités.

La mobilisation nationale contre les réformes de l'université et de la recherche connaît un succès évident parmi les étudiants. Ils témoignent ainsi de leur attachement à la recherche en sciences humaines et sociales menées par les doctorants, par les chercheurs et par les enseignants chercheurs des divers laboratoires de Sciences Po.

Sciences Po a pour ambition de s'inscrire en tête des grands classements internationaux des universités. Pourtant, les enseignements à Sciences Po ne sont dispensés, dans leur très grande majorité, ni par des titulaires, ni par des universitaires. L'établissement aurait beaucoup à gagner d'une politique de recrutement privilégiant la titularisation d'universitaires, ne serait-ce qu'en permettant d'augmenter le nombre de publications par des chercheurs titulaires de Sciences Po, et d'améliorer ainsi sa place dans les classements internationaux.

Par ailleurs, la politique actuelle de recrutement des enseignants pénalise directement les jeunes docteurs de Sciences Po. En ne recrutant pas, ou très peu, de chercheurs et d'enseignants issus des universités françaises, Sciences Po se met de fait à l'écart de la communauté universitaire. Les doctorants sont les premiers à pâtir de cet isolement, l'université étant le débouché naturel des jeunes docteurs de Sciences Po.

Aussi nous, chercheurs formés à Sciences Po, sommes victimes de la singularisation croissante de Sciences Po sur la scène universitaire nationale et connaissons des problèmes toujours plus importants de recrutement, sans que l'établissement semble se soucier de notre avenir. A de nombreux égards, nous faisons figure de déclassés d'élite, paradoxalement désavantagés en termes de débouchés par rapport aux docteurs issus des autres établissements universitaires français.

C’est pourquoi nous demandons :

- Le retrait immédiat et sans conditions de la mesure rétroactive sur la durée des thèses ;

- Une politique de recrutement de Sciences Po, ouverte et ambitieuse : création de postes de maîtres de conférence, de chercheurs titulaires et d’ATER, ouverts à tous les candidats ;

- Une augmentation du nombre de financements de thèse ;

- Une concertation sur les débouchés des chercheurs formés à Sciences Po et le problème de leur recrutement dans l’enseignement supérieur et la recherche.


Nous demandons l’ouverture, enfin, d’un grand débat sur l’avenir de la recherche et des chercheurs à Sciences Po, qui associe l’ensemble des acteurs concernés.


Nous vous prions, Messieurs les Directeurs, de bien vouloir entendre le désarroi et la perplexité croissante qui monte dans les rangs de vos personnels et étudiants chercheurs.


Claire MARYNOWER

Jules NAUDET

Adrien FAUVE

Florent BONAVENTURE

Catherine HOEFFLER

mardi 17 mars 2009

Motions adoptées par la coordination nationale des universités (Dijon, le 16 mars)












Communiqué du matin

Depuis six semaines, l’université et la recherche sont en grève. Cinq coordinations nationales des universités, quatre coordinations étudiantes, deux coordinations de la CNFDE se sont réunies à ce jour ; les laboratoires en lutte, les docteurs non titulaires et doctorants, ainsi que les salariés de l’Education Nationale et les parents se sont également constitués en coordinations ; les IUT, les BIATOSS s’organisent en coordinations dans la semaine qui vient.

En dépit d’un mouvement sans précédent, malgré des centaines de motions, d’analyses produites depuis des mois, malgré les dizaines de milliers de manifestants rassemblés chaque semaine, les ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Education Nationale persistent à ignorer l’ensemble des revendications des enseignants, des étudiants, des chercheurs, des personnels administratifs et techniques, en particulier l’abrogation de la loi LRU et du pacte pour la recherche. Une mascarade – l’annonce d’une année de «transition» vers la masterisation – en suit une autre – la « réécriture » du décret statutaire. La plupart des dossiers sont tout bonnement absents des discours de V. Pécresse et de X. Darcos. Comme si cette farce n'était pas suffisante, 92 députés de la majorité viennent de déposer avec le plus grand cynisme au regard de la situation actuelle un projet de loi, en continuité avec les préconisations de l’OCDE, qui entend faire porter aux seuls étudiants et à leur famille le coût du désengagement sans précédent de l'Etat de l’enseignement supérieur.

La 6e Coordination Nationale des Universités réunie à Dijon dénonce l’irresponsabilité et le cynisme des ministres dans la gestion d’une crise majeure de l’enseignement supérieur et la recherche. Ils portent seuls la responsabilité de la radicalisation du mouvement. Ils ne représentent en rien l’esprit de notre communauté. La Coordination Nationale des Universités refuse tout chantage qui enfermerait les personnels et les étudiants dans le dilemme : sauver la promotion actuelle ou sauver les promotions à venir. Elle ne peut être tenue pour responsable d’une situation que nous subissons.

Elle exige du gouvernement le retrait des réformes contestées et la mise en place urgente des conditions d’ouverture d’un véritable dialogue. Elle appelle au renforcement d’une mobilisation unitaire et à la multiplication de ses actions. Elle ouvre, aujourd’hui lundi 16 mars, à Dijon, le « printemps des universités et de la recherche » dont le premier acte aura lieu le 19 mars 2009.

Motion concernant le porte parolat de la CNU

La CNU est formée par la réunion des personnels administratifs et techniques, enseignants et chercheurs, étudiants, mandatés par les AG. Elle représente la majeure partie des universités et institutions d’enseignement supérieur public et de recherche français. La CNU est une organisation représentative du mouvement.

La CNU désigne pour la représenter une équipe de porte-parole représentative, renouvelable à la coordination suivante, et lui accorde mandat impératif de communication sur la base de l’appel national constitué par l’ensemble des motions adoptées par les coordinations ayant eu lieu à ce jour. Cette délégation n’a pas mandat pour négocier. Elle réagit à l’actualité de la mobilisation, joue un rôle de facilitateur organisationnel entre deux coordinations, elle fait le lien avec l’intersyndicale. Sa mission est de porter la parole de la CNU entre les assemblées générales de celle-ci, seule expression légitime du mouvement. Les porte-parole sont élus de manière paritaire parmi les mandatés de la CNU actuelle.

Motion stratégique : calendrier et actions

Nous, membres de la communauté universitaire et de recherche, assumons notre responsabilité de défense de la transmission du savoir à travers une éducation accessible à tous, une recherche menée avec passion et les tâches indispensables nécessaires à son fonctionnement. Nous défendons avec force ces valeurs, niées par les réformes que nous combattons. Nous observons en outre qu’aucune des revendications formulées dans les précédentes motions adoptées par les AG n’a été satisfaite.

La CNU attire l’attention du gouvernement sur l’inquiétude croissante des étudiants concernant l’issue de leur année universitaire. Elle les assure de sa solidarité et invitera les universités à étudier en temps utile les mesures nécessaires à une juste évaluation de leur année. Elle affirme que le gouvernement doit prendre ses responsabilités face aux étudiants, aux personnels et à notre société.

La CNU se déclare particulièrement choquée par l’attitude de mépris voire de provocation des deux ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et de l’Education Nationale. Elle condamne avec force la répression violente de manifestations pacifiques, les fermetures administratives.

La CNU soutient les enseignants du second degré qui défendent les commissions paritaires et transparentes d’affectation et de mutation dans un cadre national et solidaire. Elle apporte son soutien total aux enseignants des écoles qui luttent contre la casse de celle-ci et plu particulièrement aux enseignants entrés en « résistance ».

La CNU dénonce les manquements graves à l’éthique que constituent les mensonges répétés de X. Darcos (par exemple sur l’allongement de la formation des enseignants) et de V. Pécresse (par exemple sur les budgets). Elle demande leur démission.

Les attaques contre l'université et la recherche s'intègrent dans une politique globale contre les services publics et les conditions de vie de la population en général. Nos revendications sont les suivantes : aucun salaire en dessous de 1500€ net, un plan pluriannuel d'embauche, la fin de la précarité.

C'est pourquoi la CNU renouvelle son appel à participer massivement à la journée d'action interprofessionnelle du jeudi 19 mars. Elle appelle les secteurs en lutte et les organisations syndicales à donner une suite très rapide à cette journée.

Calendrier proposé

La CNU recommande :

1. la mise en place de deux manifestations et/ou actions « coup de poing » par semaine, sans précision de lieu.

2. la mise en place dans les lieux publics d’actions (type « cours hors les murs ») manifestant la spécificité de nos métiers, et de nos missions (enseignement, recherche).

- 17 mars : nuit de l’université des facs franciliennes.

- 18-19-20 mars : participation à la mobilisation européenne contre la stratégie de Lisbonne à l’occasion du sommet européen des 19 et 20 mars.

- 19 mars : manifestation interprofessionnelle. Appel à la grève générale dans le public et le privé.

- 20 mars :

* appel pour que les directeurs de composantes des Universités démissionnent à cette date si les revendications ne sont pas entendues par le ministère. Publication de ces démissions (à la façon des aixois, 120 lettres de démission apportées à la présidence et au rectorat).

* Voter la grève en convergence avec d’autres secteurs : appel à des rassemblements dans les villes dans cette perspective.

- week-end du 21-22 mars : 5e CNE

- 23 mars : 7e CNU à Strasbourg.

- 24 mars :

* appel aux syndicats siégeant au CTPU de voter contre le projet de décret statutaire dont nous exigeons le retrait ; appel à un rassemblement massif au lieu de réunion de la CTPU. Ce même jour, blocage à la même minute de lieux préalablement définis partout en France. Si une coord. nationale a lieu ce jour-là, une manif dans la ville d’accueil.

* réunions publiques et manifestation nationale de la maternelle à l’université ?

* blocage prévu du CA du CNRS.

- 25-26-27 : RPG.

* Rectorats : encerclement à l'ouverture pour interdire l'entrée des personnels

* Péages : tracts, ouverture de barrières et passages gratuits

* Gares : blocages ponctuels des voies ou à défaut simple tentatives d'intrusion dans les gares

- 26 mars : manifestation nationale avec des déclinaisons locales.

- 28 mars. suspension des activités de direction des labos (voté le 14 mars)

- 31 mars, par ex manif nationale de chez Pecresse a chez Darcos, pour ne pas remonter les maquettes. (c'est la nouvelle date de remontée des maquettes).

Suggestions d’actions

    De la maternelle à l’université :

  • proposition de motions communes pour militer et converger dans la lutte avec le secondaire et le primaire

  • déplacements dans les écoles, les collèges et les lycées

  • organiser une nuit des écoles et une nuit des universités en même temps, par exemple sous la forme d’une retraite au flambeau

    Administratif :

  • envoi aux élus d’une lettre mettant V. Pécresse devant ses responsabilités en cas de non remise des diplômes

  • demander aux députés qui ont voté la loi LRU de venir s’expliquer dans les universités

  • ne laisser en paix ni les ministres ni les recteurs : installer des piquets de grève devant ces espaces stratégiques rappelant la nature des revendications (par exemple, tous les jours de 9h à 10h30)

  • blocages de CA ou d’instances décisionnaires dans les universités. Mettre sous pression les exécutifs universitaires pour qu’ils fassent remonter au ministère le fait que la situation locale est devenue intenable

  • boycott des jurys de bac sur la base d’un texte (proposé par SLU) et mis en ligne pour signatures individuelles

  • démission collective des directeurs d’UFR, des directeurs de départements, des personnels exerçant des fonctions administratives (selon un calendrier proposé par chaque université)

  • création de cahiers de doléances dans les universités à partir d’ateliers de travail et en vue d’Etats généraux de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

  • mise en service de caisses de grève (spécialement pour faciliter la mobilisation des BIATOSS)

    Médiatique :

  • organisation d’une journée nationale de blocage des universités (manifester avec un brassard : université n en grève)

  • acheter une page dans la presse

  • intervenir lors des événements sportifs (par exemple) pour saisir l’opportunité médiatique

  • manifestations en nocturne / avec instruments de musique

  • défilés en sous vêtements ou nus…

  • occupation de lieux publics symboliques

  • tracter directement différents publics avec des textes ciblés

  • défilés plusieurs fois par semaine (notamment à Paris)

Réunion Nationale des Délégués de Laboratoires du 12 mars 2009













Ces motions ont été adoptées
par plus de 500 délégués de laboratoires réunis le 12 mars à Paris, à Institut d’Océanographie.

Motion sur les revendications

La réunion des délégués a adopté l’intégralité des points ci-dessous :

Contre le démantèlement des EPST (non aux instituts « agence de moyen ») et affirmation de leur rôle national d’operateur de recherche (le CNRS doit conserver l’ensemble des disciplines).

Pour un plan pluriannuel d’embauche sur postes statutaires (pour toutes les catégories de personnels) permettant la résorption de la précarité.

Restitution de tous les postes supprimés en 2009 dans la recherche et l’enseignement supérieur, et transformation des 225 CDD en postes statutaires.

Abandon de toute politique de désassociation des UMR permettant une coopération entre université et organismes.

Boycott de l’AERES.

Remise à plat du Contrat Doctoral Unique.

Retrait du projet de décret du statut des enseignants-chercheurs.

Restitution de l’ensemble des prérogatives du CoNRS et du CNU et des Commissions Scientifiques de l’INSERM et des autres EPST.

Transfert intégral des crédits de l’ANR aux organismes et universités.

Boycott de l’évaluation des projets ANR.

Depuis 2004, la communauté a toujours été source de proposition, comme cela a été le cas lors des Etats-Généraux de la recherche en 2004.

Suppression des « chaires organismes-universités » au profit d’une vraie politique de délégation et de détachement et redéploiement de ces postes aux EPST.

Abrogation de la LRU et du Pacte de la Recherche, avec mise en place de nouvelles lois issues d’une large concertation de la communauté.

Retrait du projet de réforme de la formation et le recrutement des enseignants du premier et du second degré.

Respect du modèle de l’évaluation (par des comités incluant une majorité de pairs élus) fondée sur les principes de collégialité, d’indépendance et de compétences scientifiques.

Refus des jurys de « chaires mixtes universités-organismes ».

Revalorisation des carrières et augmentation des salaires pour tous.

Blocage des CA appelés à entériner les réformes en cours.

Retrait de la version actuelle du COM imposé par le ministère au CNRS et des documents similaires concernant les autres EPST.

Défense du service public d’enseignement supérieur et de recherche.

Abandon de la politique de mutualisation et fusion forcée des unités.

Soutien les revendications de l’AG du 12 février au CNRS.

Arrêt de la politique actuelle de Crédit impôt Recherche et transfert des sommes ainsi récupérées à la recherche publique et à l’enseignement supérieur.

Abandon du projet actuel de consortium National pour l’agriculture, l’alimentation, la santé animale et l’environnement.

Augmentation significative des possibilités de promotions.

Soutien à la Grève des cours.

Abandon des projets d’externalisation des missions effectuées par le personnel de catégorie C que ce soit dans les universités ou les organismes de recherche.

Réintégration des personnels des universités aux « compétences élargies » dans le droit commun des personnel du MESR (« sortie des oeuvres sociales », voir circulaire du 27 janvier 2009).

Soutien les revendications de la Coord Nat Univ du 11 février


Motion sur l'action

L’assemblée décide de porter la plateforme revendicative (motions jointes) au ministère vers 17h30.

L’assemblée se proclame Coordination Nationale des Laboratoires en Lutte avec les délégués présents ce jour et les organisations syndicales et associatives qui acceptent d’y participer.

La coordination se prononce pour le blocage administratif des organismes : Jury des Chaires d’excellence, CA, instances de décision et de mise en œuvre (EPST, Universités).

La coordination appelle les laboratoires à participer aux actions lancées par la coordination universitaire et d’ores et déjà pour le 24 Mars.

La coordination désigne une délégation qui se rendra à l’assemblée des directeurs d’unités qui se tient dans deux jours pour lui faire connaître les motions votées ce jour.

La coordination appelle les personnels de la recherche à participer à l’action interprofessionnelle lancée par les Confédérations syndicales le 19 Mars.

La coordination soutient le Boycott et le blocage de l’ANR et de l’AERES, et la non remise par les laboratoires de leurs rapports plan quadriennal à l’AERES.

La coordination propose une réunion plénière d’urgence du Comité National et des instances scientifiques des autres organismes et des autres EPST.

La coordination demande la démission de la ministre de la recherche et de A. Migus, C. Bréchignac et A. Resplandy-Bernard.


samedi 7 mars 2009

Motions adoptées par la coordination nationale des universités (Créteil, le 6 mars 2009)

La Coordination Nationale des Universités dénonce une nouvelle provocation du Ministère.

Comme vendredi dernier à la même heure, Valérie Pécresse fait croire à une avancée significative des pseudo-négociations engagées avec trois syndicats minoritaires. La Coordination Nationale des Universités, réunie aujourd’hui à Créteil en présence de 500 délégués mandatés par toutes les universités et organismes de recherche de France, dénonce catégoriquement cette supercherie. La réécriture du décret, annoncée ce soir sur le site du Ministère, est inacceptable dans la mesure où elle maintient les orientations du premier texte contesté. Elle ne satisfait aucune de nos revendications. La Coordination Nationale des Universités appelle à une amplification du mouvement en lien avec les étudiants et l’ensemble de la communauté d’éducation et de recherche, de la maternelle à l’université. Aujourd’hui, l’Université n’était pas au Ministère. Elle était à Créteil.

Notre réponse : tous dans la rue le 11 mars !

Communiqué du matin

Au lendemain d’une nouvelle journée de mobilisation exceptionnelle qui a rassemblé partout en France 50 000 personnes dans les rues, la Coordination Nationale des Universités réunie ce jour à l’Université Paris 12 dénonce les man¦uvres dilatoires du gouvernement et ses stratégies de division qui consistent à négocier de façon sélective en ignorant les principaux acteurs et les principaux motifs de la mobilisation en cours.

Prenant acte de profondes divergences entre les positions défendues par la Conférence des Présidents d’Université et celles de la communauté universitaire, la Coordination Nationale des Universités affirme le caractère non représentatif et non légitime de la CPU qui n’a pas vocation à négocier avec le gouvernement.

La Coordination Nationale des Universités constate que les réponses apportées par le gouvernement sont scandaleusement insuffisantes :

Rien n’a été obtenu sur la masterisation et la réforme des concours de recrutement des enseignants aucun plan pluriannuel de création d’emplois statutaires ni de titularisation des personnels précaires n’a été envisagé pour les différentes catégories de personnels (BIATOSS, ITA, enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs) aucune prise en compte des revendications des étudiants n’a été constatée il n’a pas été question du contrat doctoral qui consacre la précarisation des jeunes chercheurs sur la question du décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, des effets d’annonce sans consistance réelle ont été présentés comme des avancées le démantèlement des organismes publics de recherche s’accélère

En conséquence, la Coordination Nationale des Universités maintient le mot d’ordre de grève reconductible, totale et illimitée lancé le 22 janvier : « L’Université et la Recherche s’arrêtent ». Elle exige plus que jamais l’abrogation de la loi LRU et du « Pacte pour la Recherche ». Elle réitère son appel à l’extension du mouvement de « la maternelle à l’Université ». Elle appelle aux manifestations unitaires du mercredi 11 mars et au succès de la Coordination Nationale des Laboratoires le 12 mars.

Motion n° 1 : Non à la casse du service public d’enseignement de la maternelle à l’université

La Coordination Nationale des Universités constate que les revendications fondamentales concernant la formation et le recrutement des enseignants des premier et second degrés restent systématiquement ignorées par le gouvernement. Or, ce projet de réforme dite de la « masterisation » porte atteinte aux fondements de la démocratie et aux principes de l’école laïque de la République accessible à tous.

La Coordination Nationale des Universités dénonce le processus de révision générale des politiques publiques qui porte atteinte à tout le service public d’éducation de la maternelle à l’université.

Elle refuse la transformation du corps enseignant en un vivier de contractuels précaires, l’institutionnalisation de la vacation, l’affaiblissement du contenu disciplinaire et professionnel dans la formation des enseignants, la suppression de l’année de stage rémunérée qui garantit aux fonctionnaires stagiaires une formation au sein des IUFM, en alternance avec au maximum un tiers temps devant les élèves. Elle condamne aussi les discriminations sociales et territoriales qui en résultent.

Par conséquent, elle appelle plus que jamais à la convergence des luttes de la maternelle à l’Université pour la défense du service public d’enseignement.

Elle exige le retrait pur et simple et sans condition de ce projet de réforme néfaste comme l’un des préalables indispensables à l’ouverture de toute négociation. Une telle négociation ne pourra être envisagée que sur la base du maintien d’une stricte corrélation entre réussite au concours et formation aux métiers d’enseignant, seul moyen de garantir que la masterisation ne soit pas l’occasion de liquider la fonction publique d’enseignement. La CNU, tout en soutenant l’exigence de la reconnaissance du niveau de qualification des enseignants des premier et second degrés à Bac + 5, s’élève contre le projet de masterisation tel qu’il est envisagé actuellement par le gouvernement. Elle dénonce toute mise en place d’un dispositif transitoire pour les concours et exige le maintien de la forme actuelle des concours et de leur cadre national.

La Coordination Nationale des Universités exige que le principe du monopole de l’Université dans la collation des grades et des diplômes universitaires soit rétabli.

Elle demande solennellement aux CA des universités qui ont voté la non-remontée des maquettes de ne pas se dédire et donc de ne faire remonter aucune maquette.

Motion n° 2 : Effets néfastes de la LRU et du « Pacte pour la Recherche » révélés par leurs décrets d’application

La Coordination Nationale des Universités s’indigne de ne pas voir ses revendications prises en compte par le gouvernement, alors qu’au même moment des primes indécentes sont proposées aux Présidents d’Université dans l’espoir d’obtenir leur collaboration.

Prenant connaissance de l’annonce d’une réécriture intégrale du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs, la Coordination considère que les principes directeurs affichés par la ministre et les dispositions annoncées maintiennent l’esprit du premier texte contesté. Elle exige le retrait de ce projet, l’abrogation de la loi LRU et du pacte pour la recherche.

Elle exige :

la révision complète du mode d’allocation des moyens (modèle dit SYMPA), et un financement à la hauteur des besoins du service public d’enseignement supérieur et de recherche ; le retrait du projet de restructuration de l’administration centrale du MEN-MESR, ainsi que celui du projet de pôle de contractualisation ; un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires de la fonction publique d’Etat pour toutes les catégories de personnels, comprenant la titularisation des actuels personnels précaires et contractuels, et excluant la mise à disposition massive des professeurs agrégés du second degré ; l’alignement du taux d’encadrement des premiers cycles universitaires sur celui des autres composantes de l’enseignement supérieur (CPGE, etc.) ; la restitution de tous les emplois supprimés au budget 2009 et l’annulation de toutes les suppressions prévues aux budgets 2010/2011 ; la dissolution de l’AERES et de l’ANR ; une réflexion collective sur le rôle et la composition du CNU ; la revalorisation des carrières et l’intégration des primes dans les salaires pour tous les personnels ; le maintien et la restitution de tous les postes des personnels BIATOSS et ITA (en postes et non en budget, notamment lors des départs à la retraite), la reconnaissance pour ces personnels de leurs qualifications et l’abandon de l’évaluation individuelle basée sur la performance et le résultat, ainsi que le passage de 10 à 12 mois des CDD de niveau B et C, comme mesure transitoire à la titularisation ; la fin du processus d’externalisation des tâches administratives et techniques qui menace les personnels BIATOSS et ITA ; la revalorisation du point d’indice et l’intégration de l’ « accord Bino » stipulant que les personnels titulaires et contractuels gagnant moins de 1400 euros brut toucheront jusqu’à 200 euros de plus par mois ; le réinvestissement de l’État dans les aides sociales accordées aux étudiants avec indexation sur l’inflation (abandon du rapport Lambert qui vise à la privatisation des CROUS) ; le retrait du plan Campus ; le maintien de la définition nationale des diplômes des IUT ; le retrait des réformes qui visent à la suppression de la filière « bibliothèques ».

La Coordination Nationale des Universités refuse :

la casse des emplois publics programmée par la RGPP ; les atteintes faites aux différents organismes de recherche et en particulier le démantèlement du CNRS en instituts et sa transformation en agence de moyens. La Coordination s’associe à la motion votée le 12 février par l’AG des personnels du CNRS ; la suppression de plusieurs centaines de postes au CNRS et la création de chaires mixtes universités/organismes ; la désassociation massive des unités mixtes de recherche (UMR) CNRS / universités le processus de délabélisation des équipes de recherche piloté par le ministère ; la tendance actuelle à imposer de manière contraignante un cadre collectif à la recherche qui doit aussi pouvoir rester une démarche individuelle, incluant la liberté de choisir son laboratoire de rattachement ; la concentration des pouvoirs dans les mains des présidents d’universités au détriment des instances collégiales ; l’évaluation-sanction ; la modulation des services, conduisant à un accroissement des charges de services des enseignants-chercheurs. Le service statutaire doit être défini exclusivement par référence à un volume maximal de 128 heures de cours (192 heures équivalent TD).

Motion n°3 :

Contre la marchandisation des savoirs à l’échelle de l’Europe, et pour une autre politique européenne de l’enseignement et de la recherche

La coordination nationale des universités considère que la politique européenne actuelle conduit à la privatisation et à la marchandisation des savoirs, sous prétexte de promouvoir une « économie de la connaissance ». L’esprit des processus de Bologne et de Lisbonne compte pour beaucoup dans le démantèlement du service public d’enseignement et de recherche à l’échelle de l’Europe. Partout, en France, en Grèce, en Italie, en Espagne et ailleurs, c’est une même logique - utilitariste et marchande - qui est mise en ¦uvre selon des dispositifs d’évaluation et de classement fondés sur des critères de rentabilité conformes au modèle de l’entreprise privée.

Nous condamnons la stratégie de Lisbonne, aggravée au niveau français par la loi LRU, appelons à une autre politique européenne de l’enseignement supérieur et de la recherche.

La Coordination appelle à participer à la mobilisation européenne contre cette politique, du 18 au 20 mars 2009, à l’occasion du sommet européen portant sur la mise en ¦uvre de la stratégie de Lisbonne.

Motion n°4 sur le Contrat Doctoral Unique

La coordination nationale universitaire demande le retrait du projet de décret relatif au contrat doctoral unique qui : aggrave la précarisation de la condition doctorante (période d’essai, possibilité de licenciement du doctorant chaque année…) ; multiplie les tâches imposées au doctorant, ce qui nuit au travail de recherche doctorale ; renforce la subordination du doctorant à l‘égard des directeurs de thèse et d’école doctorale.

Nous exigeons que le statut doctorant garantisse prioritairement la formation à la recherche et à l‘enseignement, l’identité étudiante et la reconnaissance du travail de recherche.

Calendrier :

10 mars : journée d’actions diverses ; blocage des rectorats et des inspections académiques, distribution de tracts dans des lieux publics, actions « coup de poing »…

11 mars : journée nationale de manifestations « de la maternelle à l’université »

12 mars : appel à soutenir et à participer à la coordination nationale des laboratoires

14 mars : appel à soutenir la réunion des directeurs d’unité

14 mars : Coordination parents-enseignants à Montpellier

16 mars 2009 : prochaine Coordination nationale des Universités à l’Université de Bourgogne (pôle de Dijon)

17 mars : actions locales diverses (actions « coup de poing »)

19 mars : appel à la journée de mobilisation nationale intersyndicale et interprofessionnelle. 18-19-20 mars : envoi d’une délégation de la Coordination au contre-sommet européen de Louvain.

24 mars : appel à une journée nationale de manifestations.

actions convergentes avec d’autres secteurs, en particulier le secteur de la santé

Actions

La Coordination Nationale des Universités appelle l’ensemble des universités à des actions de blocage, de filtrage ou d’occupation des campus

Organisation du « printemps des chaises » (empêcher la tenue des cours par la saisie des chaises)

la nouvelle composition des délégations pour la Coordination Nationale des Universités est fixée à 5 délégués à composer librement par les AG locales

La CNU appelle aussi au refus de participer aux jurys de bac

Rappel d’un moratoire des expertises ANR et AERES

Transmettre des cahiers de doléances aux élus locaux


Compte rendu des décisions du Comité de Mobilisation (6 mars 2009)


Liste des interventions en amphi :

Lundi 10h : Ugo, 12h30 : Sophie

Mardi 14h30 :Adrien

Mercredi 10h : Pauline

Jeudi 10h : Memphis, 17h : Julien

Ordre du jour du comité :

- Préparation de l'AG

- Communication AG

- Opération Lycée

- Théâtre en lutte

- 19 mars

- Coopération IHEAL/EHESS

- Réactivation profs/chercheurs/thésards

- Personnels

Décisions concernant les tracts et les autocollants :

1000 autocollants par Pauline (Sciences Po en lutte)

500 autocollants par SUD (Education en lutte)

A5 lycée : 1500 ex. imprimés par SUD

A4 Sciences Po : UNEF

Ordre du jour de la prochaine AG, mercredi 12h30 en Chapsal (confirmation à prévoir par Palomo)

- Vote de l'ordre du jour

- Actualité : ministère, etc. (Hugo M.)

- CR de la coordination et état des mobilisations (envoyés de la coord)

- Discussion

- CR du comité de mobilisation et des actions entreprises (Adrien et Coline)

- Mobilisations futures

Tribune : 1 SUD, 1 UNEF, et Stanislas

Lundi 12h : diff extraordinaire de ouf' jusqu'à 12h45 (prévoir des ballons ?)


Réforme des universités: allo Latour, ici la terre

Par Guillaume Lachenal | Université Paris 14 | Rue 89

Après Doc Gynéco, David Ginola et Didier Barbelivien, le régime Sarkozy vient de recevoir le soutien d’une autre vieille gloire. Bruno Latour, philosophe à succès, star des écoles de management outre-atlantique, devenu sur le tard directeur scientifique de Sciences Po, chante les louanges de la réforme des universités et de la recherche dans une tribune au journal Le Monde du 25 février. L’idylle entre le sarkozysme et les people sur le retour se poursuit.

Dans ses bonnes années, Bruno Latour avait du talent –comme d’ailleurs Doc Gynéco ou David Ginola. Des fulgurances, un sens du contre-pied qui fit souvent mouche et un goût pour les chemins de traverse qui ouvrent, dans le rap, le football ou les sciences sociales, de nouveaux horizons. C’est en mémoire de ces moments de grâce que l’on ne discutera pas en détail, comme d’autres l’ont déjà fait, du texte du Bruno Latour.

Il a le charme triste d’un concert de Didier Barbelivien: quelques succès des années 1980 réchauffés (« l’hétéronomie des savoirs » et l’éloge du scientifique-entrepreneur, ses thèmes favoris), noyés dans des longueurs qui irritent même les vieux fans qui se déplacent encore pour l’écouter. Les meilleurs refrains ne sonnent plus tout à fait juste et le reste –commentaires poujadistes et jeux de mots pénibles– n’intéresse plus personne. Restent la nostalgie et l’ennui.

On prendrait le tout avec le sourire, si la kitsch theory néo-thatcherienne de Latour ne constituait, sur le fond, une insulte aux enseignants, chercheurs, étudiants et précaires en lutte depuis plus d’un mois. Une insulte à leurs idées: il y a longtemps que le mouvement n’est plus centré sur la défense de la corporation des enseignants-chercheurs, ni d’un quelconque statu-quo dans les Universités –même s’il est effectivement quelques "agrégés du supérieur" en grève pour l’espérer.

Une insulte à leur vie, surtout: le drame des jeunes "travailleurs de la preuve" n’est pas la "dépendance infantile" envers l’Etat, ni aucune "chaîne" d’aucune sorte, mais l’absence de lien à autre chose qu’au RMI. Dans ce contexte, dont on peine à croire qu’on puisse l’ignorer Rue Saint-Guillaume, l’appel à la "libération" de l’Université tient du mépris ou, plus inquiétant pour quelqu’un qui prétend "refonder la sociologie", de l’incapacité à comprendre le XXIe siècle dans lequel il vit.

Bruno Latour, dont la carrière a commencé en Côte d’Ivoire, n’est vraisemblablement pas retourné à Abidjan depuis longtemps. Il aurait vu là-bas, ou ailleurs dans ces pays du Sud qui ont servi de laboratoire aux "réformes" qu’on nous sert aujourd’hui, que l’alternative entre néolibéralisme et biens publics n’est pas un "débat de Grand-Guignol", ni un sujet de dissertation de Sciences Po.

C’est une question tranchée depuis longtemps par nos experts en gouvernance, à qui Latour sert souvent de caution théorique, en faveur d’une "main invisible" bête et brutale comme une université fermée, comme une pharmacie vide, comme une milice privée ou comme 400 tonnes de déchets toxiques.

Bruno Latour pourrait aussi retourner en Californie, où il fit l’essentiel de son travail ethnographique il y a prés de trente ans. Ses yeux brillent si fort lorsqu’il parle de Silicon Valley qu’il ne parviendra peut-être pas à voir, depuis les campus où l’applaudiront doctorants et managers, les maisons murées et les portes closes des mille "start-up" qui n’ont jamais décollé.

Car il fait toujours beau dans l’Université dont rêve Bruno Latour; on y croise entrepreneurs et fonctionnaires, tribuns et traders, artistes et éminences grises; on y tombe la cravate; on y discute et on y rit. Inutile d’aller à San Diego: elle se tient tous les ans en Charente-Maritime, c’est l’Université d’été de l’UMP.

Il est un jour où le destin des stars bascule dans le pathétique. Doc Gynéco l’a connu à la fin de l’été 2006, en s’affichant avec Johnny Halliday au congrès d’investiture de Nicolas Sarkozy. David Ginola l’avait connu bien avant son ralliement à l’UMP. Un soir de novembre 1993, dans les dernières secondes d’un match France-Bulgarie de sinistre mémoire, il avait tenté le dribble de trop et rejoint, en privant la France de Coupe du Monde, le camp des ratés.

L’histoire des sciences retiendra que Bruno Latour a fait son "France-Bulgarie" le 25 février 2009. Il a perdu pied, trahissant ceux qui l’aimaient et confortant ceux qui le détestaient. Qu’on se rassure, on ne lui confisquera pas sa carte Flying Blue Platinum. Il continuera de voyager first class dans les universités américaines. Il continuera à maudire, en pantouflant à Sciences Po, les institutions qui n’ont jamais voulu de lui (l’EHESS ou le Collège de France).

Le père des bling-bling studies nous aura au moins appris quelque chose: il y a des "philosophes de gauche" de droite comme il y a des ailiers gauche de droite.

lundi 2 mars 2009

COMPTE – RENDU du Comité de Mobilisation du vendredi 27 février 2009


Le Comité de Mobilisation, composé des membres de l’Assemblée Générale volontaires pour organiser la suite de la mobilisation à Sciences-Po s’est réuni comme convenu vendredi à 15h au 54 boulevard Raspail dans les locaux de l’OSC.

Nous avons commencé par passer en revue les différents points à l’ordre du jour :

- examiner le Compte-rendu de la précédente Assemblée Générale avant de le soumettre à la discussion et au vote de la prochaine AG

- fixer une date et obtenir une salle pour l’AG de la semaine prochaine

- rédiger un nouveau tract appelant à poursuivre et amplifier la mobilisation respectant les débats et décisions de l’AG ; discuter les modalités d’impression et de diffusion du tract en direction des étudiants

- proposer à la prochaine AG un ordre du jour et une tribune chargée d’assurer le bon déroulement de la réunion

- selon la décision prise jeudi dernier en AG, préparer un tract en direction des professeurs appelant à ne pas recenser les absences aux cours qui auraient lieu en même temps que les AG et manifestations et en organiser la plus efficace distribution

- selon la décision prise jeudi en AG, définir et organiser une action originale mardi 3 mars

- démarrage du projet théâtre en lutte évoqué à la fin de la dernière AG : préparation de la pièce « La soutenance de thèse de Valérie Pécresse »


Avant de débuter l’examen proprement dit de ces différents points, nous avons noté que la caisse de mobilisation mise en place parallèlement à la production des brassards distribués à la fin de la précédente AG grâce au précédent Comité de Mobilisation (issu des AG de l’Ecole doctorale qui eurent lieu pendant les vacances étudiantes) contient pour l’instant 25 euros. C’est encore insuffisant pour couvrir les frais liés aux achats de matériaux nécessaires à la mobilisation (banderole, brassards etc) et à l’envoi de nos représentants à la coordination étudiante. D’une manière générale, les tracts sont imprimés grâce aux moyens humains et matériels des syndicats UNEF et SUD.

[Alors que je rédige ce compte-rendu, il me semble que la question de l’utilisation précise des fonds de la caisse de mobilisation n’a pas été décidée ; elle pourra être discutée lors de la prochaine AG. Que les présents lors de la réunion du Comité de Mobilisation n’hésitent pas à me contacter au cas où ma mémoire me jouerait des tours.]

Un petit groupe s’est détaché du reste du Comité pour faire plusieurs propositions de tract à diffuser massivement mardi – la présence la plus massive ayant eu lieu la semaine dernière un lundi, nous avons choisi de toucher un public différent. Tous les volontaires pourront se présenter en Péniche où sera assurée une permanence avec le matériel nécessaire. Des distributions de tract auront lieu régulièrement aussi les autres jours de la semaine. Le tract appelant à la prochaine AG et à poursuivre la mobilisation est disponible en péniche et sera mis en ligne très prochainement sur le site de mobilisation.


La prochaine AG aura lieu en Chapsal à partir de 12h30 jeudi 5 mars, afin de pouvoir partir en manifestation tous ensemble comme la semaine dernière.



L’ordre du jour qui sera proposé à la prochaine AG est le suivant :

1) Discussion et vote du Compte-rendu de l’AG de jeudi dernier et de l’ordre du jour

2) Fin des présentations thématiques courtes sur les réformes en cours faites lors de la dernière AG : point précarité et point CNRS (si nous pouvons convaincre un chercheur CNRS d’intervenir à l’AG)

3) Compte Rendu de nos représentants à la Coordination nationale des étudiants

4) Débat portant sur la réforme et les nouvelles décisions de la Coordination

5) Vote des nouvelles motions éventuelles

6) Election de notre nouvelle délégation à la Coordination nationale

7) Propositions d’actions de mobilisation et de sensibilisation à mettre en place


La tribune, comme lors de la précédente AG, sera composée d’un ou une syndiquée UNEF et SUD et d’une non-syndiquée, Pauline Clech, doctorante à l’Observatoire Sociologique du Changement, un des laboratoires de recherche de Sciences-Po.


Un tract bref appelant les enseignants à ne pas recenser les étudiants absents aux cours se déroulant pendant les manifestations ou les AG organisées contre les tentatives de « réformes » de l’Université seront distribués dans les casiers des profs lundi ou mardi. Ils inciteront également les enseignants à rejoindre l’AG et/ou à prendre contact avec nous par le biais du site internet.


La proposition d’organiser une manifestation festive mardi soir à 19h30 partant du 27 rue Saint-Guillaume, en coopération avec des étudiants mobilisés de l’EHESS a été adoptée à l’issue d’un vote par la majorité des présents. Cette initiative doit être relayée vers le maximum d’universités parisiennes.


Par ailleurs, Pauline Clech – qui sera présente à la tribune jeudi prochain – est chargée de la mise en place du projet théâtre autour de la pièce « La soutenance de thèse de Valérie Pécresse » qui a déjà été jouée avec succès dans plusieurs facs en lutte. Les inscriptions continuent ! (pauline.clech@sciences-po.org)


La mobilisation continue,

A bientôt

Adrien Papuchon

Proposition d'action : "La soutenance de thèse de Valérie Pécresse"

Pour diversifier les méthodes de protestation et tâcher de se servir de l'image "sciences po", la mise en scène de la pièce La soutenance de thèse de Madame Valérie Pécresse, écrite par le Comité de mobilisation de l'université de Grenoble, est proposée.

Nous en discuterons à la prochaine AG de jeudi 5 mars (12h30, amphi Chapsal), mais les personnes intéressées pour monter et/ou jouer la pièce peuvent contacter: pauline.clech@sciences-po.org